La journée des enfants s’organise différemment en fonction de leur âge. En effet, un bébé n’a pas le même rythme biologique qu’un tout petit de 2 ans et qu’un enfant plus grand de 6 ans. Tout au long de l’enfance, les besoins physiologiques et naturels spécifiques à leur âge évoluent. Car pour fonctionner de façon optimale et bien grandir, l’organisme et le cerveau ont besoin de suffisamment de sommeil. Vie de famille, rythmes scolaires, activités extrascolaires… Alors, comment trouver le juste équilibre pour favoriser son développement et lui permettre d’être bien dans son corps ?
Rythme biologique : définition
Qu’est-ce que le rythme biologique ? Quand on parle de rythme biologique, on évoque souvent l’horloge interne. C’est elle qui régit notre corps et toutes ses fonctions. Le rythme biologique fonctionne sur un cycle de 24 heures et indique à notre organisme quand il est temps de dormir, de s’éveiller, de manger, etc.
Cette synchronisation s’effectue grâce aux marqueurs temporels et plus précisément grâce à la lumière naturelle. À la tombée de la nuit, notre corps se met naturellement au repos pour favoriser l’endormissement. La luminosité baisse et le cerveau sécrète de la mélatonine, l’hormone du sommeil. Ainsi, rythme biologique et sommeil sont intimement liés. C’est d’ailleurs l’un des premiers apprentissages que fait bébé : la construction de son cycle circadien. Si le nouveau-né a besoin d’environ 16 à 17 h de sommeil par jour au total, ses besoins diminuent à 7/8 ans pour se réduire à « seulement » 10 à 12 heures environ. Le temps du « dodo » reste très important au cours de son enfance pour toute sa croissance.
Le rythme biologique est donc un processus physiologique c’est à dire naturel et inné. Bien réglée, cette horloge interne assure le bon développement psychomoteur, neurologique, et psychoaffectif de l’enfant.
Les rythmes biologiques de l’enfant selon l’âge
Les rythmes biologiques sont propres à chaque étape de son développement et diffèrent selon les âges. Les premiers mois de bébé et sa première année sont ceux qui demandent aux parents la plus grande capacité d’adaptation pour respecter le rythme de bébé et organiser leurs journées en fonction de lui.
- Chez le nouveau-né : le rythme biologique du nourrisson est calé sur celui de sa vie fœtale avec une quantité importante de périodes de sommeil plus ou moins longues en termes de durée de cycle et entrecoupées. Ses périodes d’éveil correspondent à des temps d’alimentation et de réassurance affective.
- De 1 mois jusqu’à 3 ans : bébé construit petit à petit son cycle circadien puis l’enfant commence à faire ses nuits grâce aux marqueurs temporels que vous lui aurez donnés. Ses périodes de sommeil s’alterneront entre siestes (2 par jour puis 1 l’après-midi, jusqu’à environ 5 ans), éveil et nuits.
- Chez l’enfant de 3 à 8 ans : les journées se déroulent en dehors de la maison de manière presque complète. Aux journées d’école s’ajoutent parfois des temps de garde jusqu’à l’arrivée des parents après leurs heures de travail.
Chronobiologie et apprentissage en fonction du moment de la journée
Vous avez surement entendu parler de la chronobiologie. Non ? Voici quelques informations précieuses pour mieux comprendre l’importance du respect du rythme biologique de l’enfant.
La chronobiologie est l’analyse des effets du temps sur le corps. Des études ont démontré que deux moments sont plus particulièrement difficiles pour les jeunes dans la journée :
- La fin de matinée,
- Et le début de l’après-midi.
Durant ces moments, leur faculté d’apprentissage et leur performance intellectuelle diminuent. Cette variation journalière a été mise en évidence lors de différents travaux de recherches scientifiques.
À la fatigue scolaire s’ajoute celle des parents, une situation pas toujours évidente et qui peut entrainer des conflits familiaux. Essayez toujours de le préserver et pourquoi pas, d’effectuer une petite activité en famille pour décompresser tous ensemble. Lors du repas par exemple, partagez ensemble 3 moments de votre journée (racontez chacun à votre tour un agacement, une joie et un rire !).
Les conséquences de la désynchronisation du rythme biologique
Ne pas assez dormir, ne pas respecter suffisamment les besoins du corps peut avoir des conséquences plus ou moins importantes. La désynchronisation peut entrainer :
- Troubles de l’humeur et irritabilité.
- Troubles du sommeil : difficulté d’endormissement, réveils nocturnes.
- Perte d’appétit et autres troubles du comportement alimentaire,
- Difficulté de concentration et somnolence à l’école.
- Anxiété, stress, parfois même dépression, bien que ce soit rarement le cas chez les jeunes.
Le corps ne peut pas fonctionner de façon optimale sans avoir bénéficié du repos dont il a besoin. Respecter le rythme biologique de l’enfant est essentiel à sa croissance, mais aussi au bon déroulement de son quotidien.
Comment permettre à l’enfant de vivre une journée optimale ?
À partir de l’entrée à l’école, vous pourrez l’aider à préserver son rythme biologique en mettant en place un certain nombre d’astuces et d’habitudes toutes simples :
- Laissez-lui des moments de repos le mercredi et les week-ends pour récupérer. Lorsqu’il n’éprouve plus le besoin de faire la sieste, proposez-lui des temps calmes, des activités reposantes, comme la lecture, le dessin ou le coloriage.
- N’hésitez pas à le coucher tôt afin d’éviter toute dette de sommeil.
- Évitez les écrans en fin de journée. La lumière bleue est mauvaise pour eux et elle bloque la sécrétion de mélatonine. Préférez une routine du coucher avec des livres. Ce temps calme renforce les liens affectifs et favorise l’endormissement.
- Ne lui imposez pas trop d’activités extrascolaires. Prévoyez des plages horaires libres. Ainsi il pourra faire ce qu’il souhaite, laisser vagabonder son imagination, jouer ou s’ennuyer même. Ces pauses sont essentielles à son rythme biologique. Si bouger est important, au même titre qu’une alimentation équilibrée, la fréquence et la durée de ces activités physiques sont à adapter en fonction de l’âge.
- Si vous le pouvez, pourquoi ne pas opter pour la garde à domicile à la sortie d’école.
- Respectez une certaine régularité en mangeant à heure fixe. En effet, les repas structurent la journée et son métabolisme.
- Gardez-vous des week-ends plus « cools » durant lesquels le farniente et l’esprit de famille sont de mise.
Sources :
Montagner Hubert. « Les rythmes majeurs de l’enfant », Informations sociales, vol. 153, no. 3, 2009, pp. 14-20. En ligne : https://www.cairn.info/revue-informations-sociales-2009-3-page-14.htm?contenu=article
Rythmes et performances : approche chronopsychologique. In : Rythmes de l’enfant : de l’horloge biologique aux rythmes scolaires Inserm. Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). 2001, 106 p. En ligne : http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/178/?sequence=9.