Quels sont les principaux troubles du sommeil chez l’enfant ?



Les troubles du sommeil sont des petits désagréments qui interviennent dans la phase de construction et de stabilisation, entre 0 et 4 ans. Ils disparaissent en général aussi vite qu’ils sont apparus. Parfois ces épisodes reviennent, car jusqu’à 5/8 ans, l’enfant consolide la structure de ses cycles, il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter. En général, de simples ajustements du mode de vie permettent de régler ces tracas. Mais quels sont les troubles du sommeil les plus souvent observés ? Quelles sont les principales causes des troubles du sommeil de l’enfance ? Qui et quand consulter ? On fait le point sur les informations essentielles à retenir avec le livre d’Évelyne Martello « Enfin je dors… et mes parents aussi » paru aux éditions du CHU de Sainte-Justine*.

troubles du sommeil de l'enfant
Source : Pixabay

L’importance de l’environnement social et familial dans les problèmes de sommeil

Une constante, sur laquelle les pédiatres reviennent avec les parents lors des visites, sont l’environnement social et familial. En effet, l’enfant est par plusieurs aspects, parfois comparé à une éponge. Son cerveau enregistre tous les signaux qu’il reçoit au cours de la journée. C’est pour cette raison que l’environnement joue un rôle fondamental sur ce dernier.

Ce qu’un petit vit quotidiennement à la maison, à l’école ou à la crèche va avoir un impact sur l’enfant et peut le perturber. Ainsi des choses qui peuvent paraître bénignes (une chambre dans laquelle il ne se sent pas à l’aise suite à un déménagement, un changement dans les rituels du coucher, un décalage des heures de coucher) ou des évènements plus importants, peuvent affecter l’endormissement ou la qualité de sa nuit et causer différents troubles. C’est pourquoi il convient d’échanger avec eux, les rassurer pour leur bien-être émotionnel (se sentir bien et en sécurité) et les laisser profiter d’une nuit réparatrice. Généralement, de simples ajustements peuvent les rassurer et leur permettre de mieux  dormir.

Le développement corporel et les troubles de sommeil liés à sa croissance 

D’autres causes physiques peuvent empêcher votre enfant de bénéficier du repos réparateur dont il a  tant besoin et causer des troubles durant la nuit.

  • Les nouveau-nés connaissent initialement une phase assez difficile au moment du développement de leur système digestif. Nombre d’entre eux connaissent les coliques du nourrisson, qui sont fréquentes mais peuvent déranger bébé au point de le réveiller.
  • Les nourrissons connaissent ensuite les poussées dentaires. Ils doivent  alors composer leurs nuits avec des joues rouges, des douleurs et parfois de la fièvre. Une période difficile pour les enfants et leurs parents. 

Quels sont les troubles du sommeil de l’enfant les plus courants ? 

endormissement bébé
Source : Pixabay

Parmi les problèmes de sommeil de l’enfant les plus fréquents, figurent :

  • Les difficultés d’endormissement ou la crise du coucher : beaucoup d’enfants utilisent des tas de subterfuges pour repousser l’heure d’aller au dodo, surtout entre 2 et 4 ans. En effet, le moment de la séparation est pour le petit parfois difficile. 
  • Les cauchemars : ils commencent à l’âge de 2-3 ans. Ils sont en général le résultat d’une imagination débordante, d’un changement notoire ou d’évènements vécus en journée.
  • Les réveils nocturnes entre deux cycles : les nombreuses modifications des phases peuvent empêcher l’enfant de passer sereinement d’un sommeil lent à profond.
  • Les terreurs nocturnes : elles touchent généralement l’enfant entre 6 mois et 4 ans. Les terreurs nocturnes se caractérisent par un éveil confusionnel la nuit de quelques secondes à plusieurs minutes durant lequel l’enfant semble inconsolable. 
  • Le somnambulisme : 6% des enfants connaissent des épisodes de somnambulisme, souvent bénins, mais pouvant être dangereux selon l’endroit où ils se produisent. Ils sont très souvent liés à un excès de fatigue et de stress.
  • Le bruxisme : plus connu sous l‘appellation “grincement des dents”.  Il fait du bruit la nuit et est agité.
  • La somniloquie : l’enfant parle  dans son sommeil sans être clair dans ses propos.
  • Ces troubles peuvent apparaître  chez n’importe quel bambin à une période donnée. Il est important de les signaler au médecin s’ils sont répétitifs ou s’ils s’inscrivent dans la durée. Mais la plupart du temps, ces petits problèmes de rythme ou de qualité du sommeil sont le miroir de l’état  psychologique  de l’enfant.

Vers des traitements naturels

Avant de vous demander qui consulter pour les troubles du sommeil de bébé et des plus grands, reprendre les grands principes fondamentaux que recommandent les spécialistes de la petite enfance est la première étape. ils consistent à : 

  • Mettre en place un rituel du soir qui ne doit pas excéder 15 à 20 minutes  et essayer autant que possible de coucher l’enfant à des heures fixes pour rétablir un bon rythme : le bain, le massage, le repas, une histoire, un bisou et un gros câlin.
  • Favoriser les activités calmes en fin de journée. Privilégiez tout ce qui permet l’échange et la discussion.
  • Supprimer les écrans bien avant d’aller au lit : les écrans ont tendance à garder le cerveau éveillé et ils sont par conséquent contre-productifs.
  • Veillez au temps de sieste pour le petit enfant : de 12 à 15 /18 mois, il a encore besoin de sa sieste matinale, et de 2 à 3 ans, l’enfant doit pouvoir garder la sieste de l’après-midi sans dépasser une durée de 2 heures.
  • Installez une veilleuse pour lutter contre la peur du noir. Elle peut rassurer les plus jeunes sans les maintenir éveillés. 
  • Enfin, pour faciliter la séparation, vous pouvez aussi laisser la porte de sa chambre légèrement entre-ouverte. Il pourra se sentir plus en sécurité et plus proche de vous.

Qui consulter en cas de troubles du sommeil de l‘enfance ?

trouble du sommeil

Ces troubles du sommeil de bébé sont normaux et présents dans chaque famille à un moment donné. Ils demandent aux parents patience, écoute des besoins de l’enfant et adaptation. Ces épisodes sont rarement longs et les troubles disparaissent naturellement avec de petits réglages (reprise de la sieste ou temps calme, horaires de repas et de coucher régulier, routine du soir – massage, histoire, berceuse, câlins, paroles douces). Il est important de consulter avant que la fatigue ne soit importante et qu’elle conduise à un burn-out. N’hésitez pas à demander conseil à votre pédiatre en cas de : 

  • Questions,
  • Recherche de techniques de base pour favoriser l’endormissement,
  • Somnolence de votre progéniture en classe ou chez la nounou en dehors des temps de repos,
  • Irritabilité – la plupart du temps et fortement. 

Somnifère et automédication sont à proscrire pour l’enfant. Le bon réflexe à avoir est de consulter le pédiatre ou tout autre professionnel qui le suit depuis sa naissance. Il prendra le temps de discuter de ses habitudes, de son environnement, de son alimentation et de tout ce qui pourrait provoquer des troubles du sommeil afin de proposer des solutions adaptées adaptées au trouble observé. Le plus souvent, ils recommanderont des solutions plus naturelles ou douces. Mais ces spécialistes peuvent aussi vous réorienter vers d’autres thérapeutes et spécialistes des troubles du sommeil de bébé, plus à même de travailler sur le long terme avec votre progéniture : 

  • psychologues ou pédopsychiatres dans le cadre d’un contexte familial ou social complexe pour chercher et trouver la source des angoisses de votre enfant,
  • ostéopathes qui peuvent guérir des douleurs liées aux modifications du corps du bébé subies lors de l’accouchement,
  • psychomotriciens pour accompagner votre enfant dans la connaissance et la gestion de ses émotions.

Beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte dans la qualité du repos d’un enfant et peuvent expliquer l’arrivée de ces troubles mineurs durant la nuit. Patience, écoute et attention, pour des nuits très vites paisibles…


Source :

Martello E. Situation et problèmes particuliers. Enfin je dors et mes parents aussi [livre numérique] 2ème ed. Montréal : Editions CHU de Sainte-Justine ; 2018. P. 111 – 127 https://sommeilenfant.reseau-morphee.fr/