En France, nous passons près de 80% de notre temps dans des lieux clos ou semi-clos. Avec la baisse des températures, on a tendance à vouloir se calfeutrer à l’intérieur de nos logements. Or l’air peut y être jusqu’à 10 fois plus pollué qu’à l’extérieur ! Certains gestes simples permettent toutefois d’améliorer la qualité de l’air intérieur au quotidien.
D’où provient la pollution de l’air intérieur ?
Dans nos logements, l’air que nous respirons est exposé à de nombreuses sources de pollution. Elles peuvent être de différentes natures :
- biologiques : poils d’animaux, acariens, moisissures, etc.
- chimiques : matériaux de construction, meubles, revêtements de sols et de murs, etc.
- physique : amiante, radon (gaz radioactif présent naturellement dans le sol dans certaines communes)
- liées à nos habitudes de vie : fumée de cigarette, produits ménagers, cosmétiques, parfums d’ambiance, appareils de chauffage, etc.
Quelles sont les conséquences sur la santé ?
A court terme, les polluants de l’air intérieur peuvent alors entrainer :
- de l’asthme,
- des rhinites,
- des allergies oculaires ou des conjonctivites,
- des maux de tête ,
- de la fatigue,
- des difficultés de concentration,
- des irritations de la peau, du nez ou de la gorge.
Les jeunes enfants et les femmes enceintes sont particulièrement sensibles à ces polluants.
A long terme, le rôle des polluants de l’air intérieur dans le développement ou l’aggravation des maladies cardio-vasculaires ou des cancers n’est plus à démontrer. Plusieurs d’entre eux ont été classés comme cancérigènes probables (fumée de cigarette, radon et amiante). La fumée de tabac joue un rôle prépondérant dans l’apparition de l’asthme chez l’enfant (notamment pendant la grossesse et les premières années de vie).
Enfin, le monoxyde de carbone, gaz inodore émis par certains appareils de chauffage mal entretenus, peut provoquer l’asphyxie voire le décès.
Comment agir pour améliorer la qualité de l’air intérieur ?
Plusieurs gestes permettent ainsi d’améliorer la qualité de l’air au quotidien :
- aérez au moins 10mn par jour, été comme hiver, et davantage si vous cuisinez, prenez une douche ou un bain, faites le ménage ou si vous bricolez. Concrètement, on ouvre en grand la fenêtre dans chaque pièce, une à deux fois par jour. La chambre des ados ou de bébé aussi !
- ne fumez pas à l’intérieur, même avec les fenêtres ouvertes.
- étendez votre linge à l’extérieur si possible, ou dans une pièce bien ventilée.
- ne gênez pas le bon fonctionnement des systèmes d’aération et nettoyez-les régulièrement.
- évitez l’utilisation de bougies parfumées, d’encens ou parfums d’ambiance. Ils émettent des particules fines et des COV (composés organiques volatils)
- privilégiez des produits ménagers naturels : vinaigre blanc, bicarbonate de soude, savon noir et citron. Pour fabriquer vos propres produits, de nombreuses recettes existent comme celles du Grand Ménage. Si vous n’en avez pas le courage, privilégiez les produits labellisés (EcoLabel)
- pour enlever la poussière, utilisez un chiffon microfibre, une serpillère ou un aspirateur muni d’un filtre HEPA.
- faites vérifier chaque année, avant le début de l’hiver, vos appareils à combustion par un professionnel (gaz, pétrole, charbon, bois etc.) ;
- n’utilisez pas les appareils de chauffage d’appoint en continu (sauf ceux électriques) ;
- pour vos travaux, préférez des produits à faible émission : reportez-vous à l’étiquetage obligatoire sur l’emballage. Refermez soigneusement les emballages et évitez de les stocker dans votre logement.
Plusieurs sources d’humidité peuvent ainsi être à l’origine de l’apparition de moisissures dans les logements : séchage du linge, toilette corporelle ou cuisson des aliments. Nettoyez les moisissures dès leur apparition, et essayez d’identifier voire de supprimer leur origine.
Enfin, méfiez-vous des plantes : elles ne dépolluent pas l’air et peuvent être source d’allergie ou d’humidité. Évitez d’en placer dans les chambres. L’efficacité des purificateurs d’air n’a pas non plus été démontrée à ce jour. Mieux vaut leur préférer une bonne aération quotidienne.
La qualité de l’air intérieur dans la chambre de bébé
Prenez encore plus de précaution dans les chambres de vos enfants. L’idéal est d’attendre au moins 3 mois avant de mettre un bébé dans une chambre rénovée.
- finalisez les travaux dans la chambre de bébé bien avant sa naissance et aérez-la bien dans les semaines qui suivent pour évacuer les polluants émis. Préférez des produits avec la plus faible émission de polluants possible (peinture, revêtement de sol, isolation, etc.).
- montez les nouveaux meubles avant sa naissance car ils émettent aussi des polluants dangereux pour sa santé (COV et formaldéhyde) lorsqu’ils sont neufs.
- sinon, utilisez des meubles de seconde main, dont les émissions seront beaucoup plus faibles.
- laissez son nouveau matelas s’aérer pendant plusieurs semaines.
- oubliez la moquette car elle libère des COV et peut favoriser le développement d’acarien.
- préférez une moustiquaire (sur la fenêtre ou sur son lit) à l’utilisation de produits anti-moustique (aérosol et diffuseur)
- enfin, n’utilisez jamais de parfums d’ambiance dans la chambre d’un enfant.
Sources :
NOTRE ENVIRONNEMENT. Pollution de l’air intérieur. Disponible sur : https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/sante/article/pollution-de-l-air-interieur (consulté le 31/10/2024)
MINISTÈRE DE LA SANTÉ. Air intérieur. Disponible sur : https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/a4_airinterieur.pdf (consulté le 31/10/2024)
SANTÉ PUBLIQUE FRANCE. Guide de la pollution de l’air intérieur. Disponible sur : https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/guide_inpes_pollution_de_l_air_interieur.pdf (consulté le 31/10/2024)
SANTÉ PUBLIQUE FRANCE. Quels sont les effets de la pollution de l’air intérieur sur la santé. Disponible sur : https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/pollution-et-sante/air-et-environnements-interieurs/articles/quels-sont-les-effets-de-la-pollution-de-l-air-interieur-sur-la-sante (consulté le 31/10/2024)
MINISTÈRE DE LA SANTÉ. Qualité de l’air intérieur : comment agir ? Disponible sur : https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/batiments/article/qualite-de-l-air-interieur-comment-agir-recommandations (consulté le 31/10/2024)