L’adolescence est la période des premiers émois amoureux. C’est la découverte de soi et de l’autre, le temps de la séduction, du premier baiser et de la première fois. Cette période connaît des moments heureux (se sentir aimé, désiré) et des moments difficiles (peine de cœur, peur du rejet). Dans les relations amoureuses, la violence peut exister. Elle peut être subie, l’adolescent peut la faire subir ou en être témoin.
Quelles sont les formes de violence ?
Si ton/ta partenaire essaie de te contrôler, te demande de modifier ton apparence physique, de changer de vêtements, s’il est possessif ou jaloux, s’il te harcèle, on appelle cela de la violence psychologique. Il/elle peut également te faire du chantage affectif, c’est-à-dire, menacer de te quitter si tu ne fais pas ce qu’il/elle veut.
Si ton/ta partenaire (ou ex-partenaire) veut lire les messages sur ton smartphone, veut pouvoir te joindre tout le temps, exige de savoir avec qui tu es et où, à qui tu parles, et/ou surveille tous tes déplacements : il s’agit aussi de (cyber)violence.
La violence verbale, quant à elle, se base sur des humiliations, des insultes, des paroles blessantes. Ton/ta partenaire ou ex-partenaire peut lancer des rumeurs sur toi pour porter atteinte à ta réputation.
Dans ta relation avec ta/ton partenaire, s’il exerce des pressions pour avoir des relations sexuelles avec toi, s’il t’agresse sexuellement, ou t’oblige à avoir des pratiques dont tu n’as pas envie. Il s’agit de violence sexuelle.
Dès lors que ta/ton partenaire te gifle, te frappe avec un objet, te donne des coups de poing ou de pied, on parle de violence physique.
La violence dans les relations amoureuses prend de multiples formes (psychologique, verbale, physique, sexuelle, administrative et économique). Elle concerne aussi les jeunes. Le numérique offre aux auteurs de violences des moyens faciles, accessibles et instantanés pour davantage surveiller, contrôler et humilier leur partenaire. Cela peut entraîner de nouvelles formes de violences ou renforcer des violences déjà présentes au sein du couple (notamment des violences psychologiques).
La jalousie, une preuve d’amour ou une forme de violence ?
On a peur de perdre celle/celui qu’on aime, on craint qu’elle/il nous abandonne, qu’elle/ il s’intéresse une autre personne que soi et qu’elle/ il devienne infidèle. Quand on est amoureux, on peut éprouver de la jalousie. La jalousie est un sentiment naturel mais qui peut devenir destructeur.
Elle génère de la souffrance, pour la personne qui la ressent et aussi pour la personne qui la subit. La jalousie peut parfois aller jusqu’à des formes de violences.
Si tu sens que la jalousie de ton/ta partenaire devient étouffante, n’hésite pas à lui en parler.
Respect et consentement
L’importance du respect est valable dans toutes les relations humaines, donc, dans les relations amoureuses. Vivre tes relations amoureuses dans le respect de chacun, c’est pouvoir donner ton avis sans être jugé.e, c’est avoir de la tendresse l’un pour l’autre, être présent.e pour son partenaire. Le respect passe aussi par l’acceptation de vos différences, de vos choix respectifs, et la valorisation de vos propres forces.
Ce qui n’est pas respectueux, c’est qu’on te parle mal, qu’on t’interdise de voir tes ami.e.s, qu’on t’impose un style vestimentaire, qu’on te prive de liberté. Cela est inadmissible !
De la même manière, si l’on t’oblige à faire quelque chose dont tu n’as pas envie, on ne te respecte pas. Dans les relations amoureuses, tout n’est pas acceptable. On n’a pas le droit de te forcer à avoir une relation sexuelle ou t’imposer des pratiques dont tu n’as pas envie sans ton consentement.
Que dit la loi ?
La violence liée aux relations amoureuses est punie par la loi, qu’elle vise un homme ou une femme, quelles que soient leur forme : violences au sein du couple, violences sexuelles, harcèlement, sexisme, mutilations sexuelles, mariage forcé, etc.
Si tu es victime et que tu signales les faits, tu peux être aidé.e et protégé.e. Tu peux bénéficier de l’aide et de la protection quelle que soit ta nationalité et quelle que soit la durée de ton séjour en France.
Les victimes sont protégées par la loi et les auteurs risquent des amendes et/ou des peines d’emprisonnement selon la gravité des faits. Les mineurs peuvent aussi être sanctionnés.
Mais on peut avoir besoin d’aide pour faire les démarches nécessaires pour sortir de ces situations, c’est pourquoi il existe des professionnels pour accompagner les victimes.
Comment te faire aider ?
Si tu remarques des comportements problématiques quels qu’ils soient, confie-toi à un adulte de confiance (parent, professeur, médecin…). Il pourra t’écouter et te soutenir. N’aies pas honte, la victime c’est toi. Ne reste pas seul.e !
Tu peux contacter le numéro d’urgence 119, si tu es victime de violences ou si tu en es témoin. L’appel est gratuit et l’échange confidentiel, disponible 24h/24 et 7j/7.
Si tu es victime ou témoin de violences, tu peux aussi joindre le 3919 accessible 24h/24h et 7j/7, anonyme et gratuit. C’est le numéro national pour les femmes victimes de violence (conjugales, psychologiques, sexuelles, mariages forcés, mutilations…). Tu as également la possibilité de porter plainte auprès de la gendarmerie. N’hésite pas à te faire accompagner par un adulte.
En cas d’urgence, appelle le 17 (numéro de la police ou la gendarmerie). Si tu ne peux pas appeler, envoie un SMS au 114 (pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques).
Tu peux aussi signaler une situation de violence via la plateforme numérique de signalement des violences : https://www.service-public.fr/cmi . Sur cette plateforme, tu peux échanger avec des policiers ou des gendarmes spécialement formés aux violences sexistes et sexuelles. Anonyme et gratuit, ce tchat est accessible 24h/24 et 7j/7. À tout moment, tu peux le quitter rapidement, et l’historique de discussion sera effacé de ton ordinateur, téléphone ou tablette.
MINISTÈRE DE LA SANTÉ DU QUÉBEC. La violence dans les relations amoureuses à l’adolescence. Mosaïk, n°13, 2015. Disponible sur : https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/mosaik/bulletins/15-314-09W_Bulletin13.pdf
SERVICE PUBLIC.FR. Le 3919 pour les femmes victimes de violence accessible 24h/24 et 7 jours sur 7. Disponible sur : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A13048
SERVICE NATIONAL D’ACCUEIL TELEPHONIQUE DE L’ENFANCE EN DANGER. Besoin d’aide ? Disponible sur : https://www.allo119.gouv.fr/besoin-daide
CENTRE HUBERTINE AUCLERT. Cyberviolences conjugales : repérer, accompagner, orienter les victimes. Paris : Centre Hubertine Auclert, 2022, 34 p. Disponible sur : https://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/medias/GUIDE%20A4_Cyberviolences%20Conjugales%20Nov22_web.pdf