Terreur nocturne du bébé et chez les 1 à 8 ans : mieux comprendre ce trouble du sommeil de l’enfant



La terreur nocturne est un trouble du sommeil passager chez les enfants. Si cette forme de parasomnie suscite beaucoup d’interrogations chez les parents, elle n’est pas dangereuse pour les petits et il n’y a généralement pas lieu de s’inquiéter. C’est quoi une terreur nocturne ? Comment distinguer une terreur nocturne d’un cauchemar ? Quelles en sont les causes ? Quel âge pour les terreurs nocturnes ? Comprendre tout cela est essentiel pour bien réagir en tant que parent et rééquilibrer le cycle et le rythme de bébé ou de l’enfant pour des nuits plus paisibles.

Source : Emma Bauso / Pexels

Quel âge pour les terreurs nocturnes ?

Les terreurs nocturnes de bébé sont des troubles du sommeil de l’enfant sans aucune gravité. Elles concernent la plupart du temps les enfants de moins de 4 ans. En effet, 40 % des moins de 4 ans sont régulièrement sujets à ce type de trouble (1). Pour les plus grands (à partir de 5 ans), il est généralement rare de constater ce type d’éveil confusionnel : en grandissant, ce pourcentage commence à se réduire considérablement et il est rare de voir un épisode persistant chez les adolescents et les adultes.

Comment se présentent les terreurs nocturnes ?

Cet évènement se caractérise par un réveil nocturne et éveil confusionnel qui survient principalement lors de la première phase d’endormissement profond chez l’enfant. Celui-ci est très agité, pleure beaucoup, crie, hurle et semble souvent désorienté et perdu. Il est en général assez difficile à calmer, refuse souvent le contact, présente des signes de transpiration et paraît incroyablement effrayé, apeuré.

Cette situation de terreur est très impressionnante pour les parents et difficiles à vivre compte tenu de l’état du petit qui souvent les repousse puisqu’il ne les reconnaît pas. Il faut savoir que durant une parasomnie, il n’est pas tout à fait réveillé. Contrairement au somnambulisme, cette « crise » est particulièrement mouvementée. Il peut aussi avoir un discours qui n’a aucun sens. Même si ses yeux sont grands ouverts, son regard paraît  souvent vide. Raison pour laquelle il semble hagard et perdu.

Les adultes se sentent bien souvent impuissants à la vue de l’effroi et de la peur qui transparaît chez le petit, et c’est bien normal. Parfois même, les paroles apaisantes des parents accentuent l’angoisse et l’intensité des pleurs du petit-bout. Si ce phénomène est en effet très impressionnant à voir et à vivre pour l’adulte, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, c’est un trouble courant. Il n’y a rien d’alarmant tant qu’ils ne se met pas en danger physiquement.Sachez que la terreur nocturne survient quelques heures après l’endormissement (1 à 3 heures(2)) et peut intervenir plus tard dans la nuit avec l’enchaînement des cycles circadiens. Sa durée est assez variable : de quelques minutes à une demi-heure.

Quelles sont les origines de l’éveil confusionnel ?

Les causes de la terreur nocturne sont généralement environnementales. Elle survient :

  • Lorsque votre enfant vit des périodes de changement assez importantes pour lui : un déménagement, une séparation, une nouvelle nounou, l’entrée à la garderie ou à l’école.
  • Lorsqu’il est très fatigué : une fatigue intense accumulée, des heures de coucher plus tardives que la normale, la suppression de la sieste matinale vers 15/18 mois. Son corps tente de récupérer une dette de sommeil, son cycle est perturbé et modifie la phase profonde de l’endormissement. La terreur nocturne peut alors se manifester plus facilement.

La terreur nocturne peut aussi être facilitée par des petits désagréments comme un rhume ou de la fièvre, car dans la construction de son rythme et cycle de sommeil, l’équilibre est très fragile.

Enfin, notez que la terreur nocturne peut être héréditaire. Il peut être judicieux d’interroger la famille pour savoir si les proches et les parents ont été sujets à ce trouble durant leur petite enfance.

Comment réagir face à une crise et calmer la terreur nocturne ?

Lors d’un épisode de terreur nocturne, comme il n’est pas tout à fait réveillé, il est important de connaître les bons gestes pour ne pas le brusquer. Face à cette situation déstabilisante, vous devez garder votre calme.

Quelques conseils à appliquer durant une crise :

  • Évitez de lui parler ou de le toucher, cela peut le réveiller et il sera encore plus désorienté puisqu’il n’a pas conscience de ce qu’il vit. Cela peut également rendre l’épisode plus long.
  • Vous devez simplement le surveiller pour éviter qu’il ne se blesse. Les terreurs nocturnes peuvent le pousser à se lever. Installez-vous près de lui, posez une main sur son ventre (s’il l’accepte) et restez tout simplement à ses côtés jusqu’à la fin de la crise. Bien que peu évident pour l’adulte, cette posture est essentielle. Lorsque la crise est passée, il se rendormira rapidement.

Dans le cas où il se réveillerait après une crise de terreur nocturne, vous devez garder votre sang-froid et ne rien laisser transparaître dans votre attitude au risque de l’effrayer. L’une des caractéristiques de la terreur nocturne est l’amnésie : au réveil, il ne se souvient de rien ! Comme il aura tout oublié, il n’est pas nécessaire de discuter avec lui de ce qui s’est produit. Si vous lui en parlez, il pourrait avoir peur de se coucher et cela pourrait générer  alors d’autres troubles (difficulté d’endormissement).

Comment prévenir ce trouble et quel traitement ?

En tant que parent, ces épisodes de terreur nocturne rendent les nuits difficiles. Mais rassurez-vous, ce trouble est normal et passager, il disparaît en grandissant.

Que faire contre les terreurs nocturnes, quel traitement pour calmer la terreur nocturne ? Quand consulter ? 

Notez que ce problème du sommeil de l’enfant ne se soigne pas avec des médicaments.  Il faut dans un premier temps reprendre les bases pour avoir un cycle régulier et le sécuriser émotionnellement.

  • S’il a stoppé les siestes, il est important de les reprendre ou d’instaurer un temps de calme dans l’après-midi (allongé dans son lit avec un livre). Cela réduira sa fatigue et l’aidera à mieux se plonger dans les bras de Morphée.
  • Il est également judicieux de mettre en place ou de reprendre la routine du soir (rituel du coucher). Optez pour des éléments sécurisants (histoires, veilleuses, comptines, etc.) qui stimulent l’imagination des enfants et réduisent les risques de terreur nocturne et évitez la télévision et les films avant le coucher.
  • Parlez avec lui de sa journée. Ces échanges peuvent faire ressortir des éléments perturbateurs qui surgissent lors des nuits difficiles. Et tenez-le éloigné des conversations d’adultes : s’il n’est en âge de tout comprendre, il ressent toutes vos émotions. 
  • Pour les plus petits, les massages pour bébé sont très efficaces. Lors d’une séance massage bébé, son cerveau sécrète plus de mélatonine (l’hormone de l’endormissement) de quoi favoriser l’endormissement. Pour les plus grands, pourquoi ne pas opter pour des petits exercices de respiration à faire en famille. Cela leur permet de se relaxer et entre temps, vous donne la possibilité de laisser place à la discussion. Dans ce sens, les échanges sont plus faciles pour aborder les situations angoissantes.

Les terreurs nocturnes, tant qu’elles ne sont pas sur une durée trop longue et qu’elles ne mettent pas en danger votre enfant physiquement, ne présentent aucun risque. Si de votre côté, elles génèrent trop de questions voire de l’angoisse, n’hésitez pas à en parler à votre médecin ou votre pédiatre.


Sources 

Ameli.fr (Page consultée le 09/10/2019). https://www.ameli.fr . Caisse Primaire d’Assurance Maladie. Site web santé. [En ligne] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/troubles-sommeil-enfant/types-troubles-sommeil 

Cenas (page consultée le 09/10/2019). Centre du sommeil genevois. http://www.cenas.ch/le-sommeil/troubles-du-sommeil/parasomnies/