À l’adolescence, on peut se sentir seul·e même en étant bien entouré·e. Parfois, ce n’est pas une question de nombre d’amis ou d’activités, mais plutôt un ressenti intérieur qui fait que, malgré tout, on se sent isolé·e. Bonne nouvelle : cela n’a rien d’anormal. En fait, la solitude est un sentiment universel que l’on peut apprendre à apprivoiser et à surmonter.
Comprendre la solitude : ce n’est pas un échec
Le sentiment de solitude vient souvent d’un décalage entre ce que l’on attend des autres (attention, complicité, écoute) et ce que l’on reçoit réellement. Tu peux par exemple être déçu·e parce qu’un·e ami·e ne répond pas à tes messages, ou te sentir « mis·e à l’écart » quand le reste du groupe a des délires que tu ne comprends pas. Pourtant, ce n’est pas un signe de faiblesse ou d’échec. Tout le monde peut se sentir seul à un moment donné.
Accepter la solitude pour mieux avancer
Souvent, on a honte de se sentir seul, comme si c’était « bizarre ». Cette honte peut faire qu’on se referme encore plus sur soi-même, nourrissant la solitude. Le premier pas pour en sortir, c’est de reconnaître que ce ressenti est normal et qu’il fait partie de la vie. En parler à un proche, à un adulte de confiance (parent, professeur, infirmier·e scolaire, etc.) ou même à un professionnel (psychologue ou médecin traitant) peut déjà aider à soulager le cœur et à y voir plus clair.
Faire de la solitude un moment pour se découvrir
Être seul ne veut pas toujours dire se sentir seul. Parfois, avoir un peu de temps à soi est bénéfique pour se recentrer et apprendre à mieux se connaître. Et à l’adolescence, on se cherche beaucoup, on se teste. Alors, pourquoi ne pas essayer de nouvelles activités qui te permettent d’exprimer ta créativité ou de mieux te comprendre ? Dessin, musique, écriture, sport… Profite de ces moments pour développer tes passions. Qui sait, tu vas peut-être découvrir une nouvelle facette de toi-même que tu n’imaginais même pas !
Retisser des liens : oser aller vers les autres
Si la solitude devient pesante, il est important de recréer du lien social. Des gestes simples peuvent faire la différence. Accepter une invitation à sortir, participer à un club ou une activité périscolaire, envoyer un message à un·e ami·e ou à un proche que tu n’as pas vu depuis longtemps, ou même discuter en ligne avec des gens qui partagent tes centres d’intérêt. L’idée n’est pas de se forcer, mais de faire le premier pas. Petit à petit, tu noueras des liens plus solides et te sentiras moins isolé·e.
A quel moment demander de l’aide ?
Parfois, la solitude peut être accompagnée d’une grande tristesse ou d’une perte d’envie (pour les cours, les sorties, les passions). Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à en parler à un adulte et, si besoin, consulter un psychologue. Il peut s’agir du psychologue du collège/lycée ou d’un professionnel en dehors de l’établissement. Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, c’est le signe que tu prends soin de toi et que tu veux aller mieux.
Sais-tu que tu peux bénéficier de douze séances avec le psychologue de ton choix, remboursées à 70% par l’Assurance Maladie ? Mon soutien psy est un dispositif qui s’adresse à tous (à partir de 3 ans) et tu n’as pas besoin de passer par ton médecin traitant pour en bénéficier. Pour trouver un psy près de chez toi : https://monsoutienpsy.ameli.fr/recherche-psychologue
Harcèlement et idées suicidaires : ne reste pas seul·e
Le harcèlement
Le harcèlement, qu’il ait lieu en face à face ou sur les réseaux sociaux, peut accentuer le sentiment de solitude et de détresse. Les moqueries, les insultes, les menaces ou le fait de se sentir systématiquement exclu·e peuvent créer un profond mal-être et donner l’impression qu’on ne pourra jamais s’en sortir. Pourtant, il existe des solutions :
- Parler : c’est la première étape. N’aie pas peur de te confier à un adulte de confiance (parent, professeur, CPE, infirmier·e scolaire). Le harcèlement est punit par la loi, et tout acte de violence, qu’il soit physique ou moral, doit être signalé.
- Chercher de l’aide : appelle le numéro d’écoute dédié au harcèlement et au cyberharcèlement. Le 3018, numéro anonyme et gratuit, est accessible par téléphone ou par tchat, 7 j/7 de 9h à 23h. Ils pourront te conseiller et t’accompagner pour trouver des solutions concrètes.
Les idées suicidaires
La solitude et la souffrance psychologique peuvent parfois mener à des idées suicidaires. Si tu as des pensées de ce type ou que tu t’inquiètes pour un·e ami·e, il est crucial d’en parler sans attendre.
- Exprimer sa détresse : Dis à quelqu’un de ton entourage (parent, proche, adulte référent) ce que tu ressens. Même si c’est difficile, mettre des mots sur ce qui te traverse peut soulager et empêcher que la situation n’empire.
- Consulter un professionnel : Il existe des psychologues, des médecins ou des associations spécialisées qui peuvent offrir une écoute bienveillante et un accompagnement adapté. Tu peux aussi appeler le 3114, le numéro national de prévention du suicide.
Aucune détresse n’est « trop petite » pour être prise au sérieux. Tes sentiments comptent, et il existe des gens prêts à t’aider. Tu n’es pas seul·e.
En résumé, la solitude à l’adolescence est plus fréquente qu’on ne le pense, et elle n’a rien de honteux. En l’acceptant, en en parlant et en faisant preuve de curiosité pour de nouvelles activités et de nouvelles rencontres, tu peux non seulement surmonter cette sensation d’isolement, mais aussi en ressortir grandi·e. Et si tu fais face à des situations de harcèlement ou des idées suicidaires, n’hésite jamais à en parler à un adulte de confiance. Des solutions existent et tu mérites de trouver du soutien.
Sources :
PSYCOM. Revue de presse : solitude, oui les jeunes aussi. Disponible sur : https://www.psycom.org/actualites/revue-de-presse/solitude-les-jeunes-aussi/ (consulté le 24/01/2025)
FONDATION DE FRANCE. Solitudes 2023 : (re)liés par les lieux. Disponible sur : https://www.fondationdefrance.org/images/pdf/2024/etudes-solitudes-2024.pdf (consulté le 24/01/2025)
LE MONDE. Une « épidémie » de solitude se répand chez les jeunes. Disponible sur : https://www.lemonde.fr/campus/article/2024/10/08/une-epidemie-de-solitude-se-repand-chez-les-jeunes_6346484_4401467.html (consulté le 24/01/2025)