Comment favoriser l’acquisition de la propreté ?


Comme la marche debout, les nuits complètes ou le langage, l’acquisition de la propreté s’effectue par étape : sensibilisation, initiation, acquisition du rythme, renforcement des principes, etc. Mais quand commencer l’apprentissage de la propreté ? Et comment faire pour que bébé soit propre ?

Devenir propre, une étape cruciale du développement de l’enfant

Acquisition de la proprete pour bebe et l’enfant
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On parle couramment de l’apprentissage de la propreté, or il n’est pas question de sous-entendre que les enfants soient sales. Par ailleurs, ce n’est pas quelque chose qu’on apprend à l’enfant mais plutôt qu’il acquiert au fil de son développement.

Nous devrions parler de l’apprentissage de la continence. Cela signifie pour bébé d’être en capacité de supprimer les couches pour passer au pot puis aux toilettes pour ses besoins naturels.

C’est une étape très importante pour le petit qui marque le passage de “bébé” à “enfant”. Devenir propre c’est le signe d’une croissance normale (étape primordiale de son développement moteur et affectif). Il accède à plus d’autonomie. Les enfants sont d’ailleurs très souvent fiers de délaisser les couches pour adopter les culottes et caleçons de grands !

Pour les parents, c’est une question qui peut être source d’angoisse ou de questionnements, notamment avec l’entrée à l’école maternelle. Comment faire pour que bébé soit propre ? Comment apprendre à aller aux toilettes ? Quand commencer à enlever la couche ?

Mais il est important de ne pas vous mettre la pression, car bébé la ressent, et peut se bloquer. Sachez que l’acquisition de la propreté peut durer en moyenne entre 3 et 6 mois. Pour certains ce sera plus évident que pour d’autres, mais c’est une étape accessible pour chaque enfant en bonne croissance !

Quand commencer l’apprentissage de la propreté ?

L’apprentissage de la propreté est intrinsèquement lié au développement moteur de l’enfant, mais aussi à son développement psychologique.

On estime que pour débuter l’apprentissage de la propreté, plusieurs conditions doivent être réunies :

  • Il doit savoir maitriser ses sphincters, les muscles de ses fesses et de son anus. Inutile de brusquer les choses, car cela n’est possible que lorsque les terminaisons nerveuses au niveau de cette partie du corps sont efficientes.
  • Les professionnels de la petite enfance évoquent la capacité à monter et descendre les marches des escaliers pas-à-pas seul.

Bébé doit être suffisamment à l’aise avec son corps en général et les mouvements. Il s’intéresse au sujet, il vous pose des questions, demande à ce que vous lui lisiez des histoires dans lesquels les personnes quittent les couches, il dit les mots “pipi” et “caca” pour rire, il s’amuse à enlever ses couches tout seul : voilà quelques-uns des signes annonciateurs et facteurs favorables à l’acquisition de la propreté.

Sa couche est propre plusieurs heures ou au réveil de l’enfant ? Il souhaite réaliser beaucoup de choses tout seul ? C’est peut-être le moment de débuter !

S’il est difficile de donner un âge précis, vous devez savoir que cette étape se déroule entre ses 18 mois et ses 3 ans.

Les étapes de l’acquisition de la propreté

Comment faire pour que bebe soit propre
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  1. Évaluez s’il est prêt en vous reportant aux indications précédemment citées.
  2. Soyez dans l’échange et la discussion. Expliquez-lui que tous les adultes et que les membres de la fratrie ont aussi appris à faire pipi et caca sur le pot puis aux WC. N’hésitez pas à vous appuyer sur des livres pour trouver les bons mots et susciter son intérêt. Vous pouvez aussi le laisser vous accompagner aux toilettes afin qu’il comprenne bien la réalité. Cela deviendra plus concret pour lui.
  3. Organisez une première tentative : proposez-lui le pot en l’installant dans la salle de bain ou les toilettes. Gardez cet objet aux pièces adéquates et évitez le salon. Il s’agit de créer des repères et un cadre fixe.
  4. Persévérez, mais ne le brusquez pas : proposez-lui régulièrement le pot ou les WC avec un réducteur (pour éviter de tomber et être à l’aise). Mais n’insistez pas s’il refuse. L’obliger pourrait engendrer des blocages. Cela signifie qu’il n’y est tout simplement pas prêt d’un point de vue psychologique. Laissez le temps au temps, cela viendra ! S’il a des frères et sœurs dont les âges sont rapprochés du sien, l’apprentissage de la propreté peut être facilité. L’enfant apprend beaucoup par mimétisme.
  5. Établissez une routine : suggérez-lui le pot à heures fixes ou à des moments bien déterminés (tous les matins au réveil, avant de passer à table et avant la sieste par exemple).

S’il accepte de s’y asseoir : proposez-lui de rester et respectez son choix. Votre rôle est de l’accompagner au quotidien et lors de chaque grande étape de son développement. Il doit pouvoir se sentir soutenu et en sécurité pour aller vers cet inconnu. Assis à ses côtés, chantonnez, lisez une courte histoire (les livres sur l’apprentissage de la propreté sont nombreux), 5 minutes suffisent, il est inutile de s’éterniser.

Le printemps et l’été sont deux périodes idéales pour débuter l’apprentissage de la propreté, car les températures permettent plus facilement d’ôter la couche sans qu’il ait froid, mais rien n’empêche bien évidemment cet apprentissage le reste de l’année.

Il n’est bien entendu pas interdit de remettre une couche entre 2 essais et quand vous quittez la maison. Encouragez les efforts et surtout ne le grondez pas en cas d’accident : les petites erreurs de parcours font partie intégrante de l’apprentissage de la propreté, soyez indulgent avec lui et expliquez-lui que c’est tout à fait normal. Pour les premières sorties sans couches, privilégiez des sorties courtes ou prévoyez des changes.

Les freins psychologiques à cet apprentissage

Devenir propre signifie voir quelque chose sortir de son corps : pour bébé cela peut engendrer des peurs.

De plus, un chamboulement peut retarder l’acquisition de la propreté ou entrainer une régression : un déménagement, une séparation parentale, une naissance . Car au cours de cette période il perd ses repères. Garder les couches peut signifier vouloir rester petit et/ou cacher une angoisse de la séparation.

Préférez une période non stressante pour initier ce changement d’habitude.

Enfin, ce refus peut être lié à un problème de constipation (alimentation pas assez équilibrée, pas suffisamment de fruits et légumes) ou à un manque d’activité physique, car bouger fait travailler les muscles du ventre et permet d’aller plus facilement aux toilettes.

C’est parti, on jette les couches !

Le voilà lancé ? Quelle bonne nouvelle ! Pensez cependant à anticiper les sorties et déplacements en lui proposant systématique un passage au WC ou pot avant de quitter la maison.

Dites-lui souvent d’aller aux WC car cette récente maitrise est somme toute relative au départ.

Notez que certains enfants choisissent d’abord de faire pipi dans le pot et caca toujours dans la couche avant de délaisser complètement les couches.

Consultez uniquement si des problèmes persistent jusqu’aux 4/5 ans de l’enfant. Mais vous serez certainement surpris, car très souvent, l’apprentissage de la propreté se fait du jour au lendemain grâce à un déclencheur psychique souvent inconnu !