Parentalité positive : une famille zen pour des enfants équilibrés ?



L’éducation bienveillante fait beaucoup parler d’elle sur les réseaux sociaux. Vous avez même peut-être déjà découvert quelques conseils en feuilletant les pages d’un magazine santé, ou au détour d’une vidéo de mamans ou de professionnels de la petite enfance. 

Cette nouvelle méthode s’adresse aux parents et s’appuie sur un mode d’éducation qui apporte un souffle nouveau au modèle éducatif traditionnel bien ancré depuis des siècles. Elle permet d’aborder la parentalité sous un angle nouveau grâce à de nouveaux outils. L’information primordiale est la reconnaissance des besoins des bébés et des jeunes enfants comme préoccupation majeure. Concrètement, qu’est-ce que c’est ? Et comment l’appliquer ? Voici les informations à retenir.

Parentalité positive : c’est quoi ?

Définition

Le terme de parentalité désigne simplement le fait d’être parent, quel que soit le mode d’éducation choisi pour son enfant ou son bébé. Il s’applique à tous les types de famille : aux couples, aux familles monoparentales ou recomposées dès lors qu’ils élèvent un enfant. Le rôle du parent est d’accompagner son enfant au mieux, quelles que soient les difficultés rencontrées par les enfants ou la famille.

Voici les définitions de La Recommandation du Conseil de l’Europe relative aux politiques visant à soutenir une « parentalité positive » :

« Parents : désigne les personnes titulaires de l’autorité ou de la responsabilité parentale ;

Parentalité : ensemble des fonctions dévolues aux parents pour prendre soin des enfants et les éduquer. La parentalité est centrée sur la relation parent-enfant et comprend des droits et des devoirs pour le développement et l’épanouissement de l’enfant. 

Parentalité positive : se réfère à un comportement parental fondé sur l’intérêt supérieur de l’enfant qui vise à élever et à responsabiliser l’enfant, un comportement non violent qui lui fournit reconnaissance et assistance, en établissant un ensemble de repères favorisant son plein développement. »

Le concept 

En résumé, la parentalité positive guide une éducation positive et bienveillante des enfants au quotidien. Elle permet de poser de nouveaux questionnements autour de l’éducation de son enfant et veut rompre avec le schéma éducatif traditionnel. Si le concept est déjà bien implanté chez certains de nos pays voisins, notamment dans un cadre scolaire, il se fait aujourd’hui une place au cœur des foyers français.

Au fil des ans, on a pu observer en France une parentalité orientée vers la « répression » dans l’enfance plutôt que dans le constructif. Les parents appliquaient des principes restrictifs au point de parfois détruire certaines facettes de leurs enfants. La parentalité positive essaie d’instaurer un parfait équilibre entre bienveillance et fermeté, de façon à ne pas rabaisser l’enfant. L’épanouissement de son enfant étant au centre des préoccupations, le concept porte une attention particulière au bon développement de celui-ci afin qu’il ne ressente plus la honte ou la peur, ne se sente plus « insuffisant » aux yeux des parents. L’accent est mis sur la relation de confiance et de respect mutuel entre l’enfant et ses parents.

Pour autant, la parentalité positive n’est pas laxiste. Elle instaure des routines, des règles et un cadre afin que les enfants puissent s’épanouir sereinement à la maison, mais aussi à l’école.

Les piliers principaux de l’éducation positive

La parentalité positive repose sur ces 5 principes fondamentaux :

  • une éducation émotionnelle et affective : répondre aux besoins affectifs de son enfant, renforcer l’amour ;
  • un cadre et des règles de vie : assurer la sécurité physique et morale de l’enfant, veiller à sa bonne santé, veiller au respect de soi et des autres que ce soit à l’école ou à la maison ;
  •  une écoute empathique : reconnaître l’enfant comme individu à part entière, être attentif à ses émotions ;
  • une autonomisation progressive : permettre à l’enfant d’être maître de ses décisions, le responsabiliser, renforcer son sentiment d’accomplissement ;
  • une éducation non violente : exclure la violence, qu’elle soit physique ou psychologique (fessée, gifle, menaces, cris, privation…), et privilégier la bienveillance.

L’éducation positive nécessite souvent chez les parents une remise en question des modèles éducatifs de notre société actuelle, les obligeant parfois à devoir se justifier auprès de leur entourage. Le concept demande un apprentissage afin d’acquérir les connaissances utiles pour donner à ses enfants tous les outils nécessaires à son développement.

Parentalite positive
Source : Pixabay

Repenser la place de chaque individu au sein de la famille

Les besoins de chaque parent doivent être respectés au même titre que ceux des enfants. Partant de ce constat, les besoins de chacun doivent être satisfaits, et il ne peut y avoir d’éducation positive sans parent épanoui. Ce critère est déterminant pour le modèle éducatif bienveillant, car il est difficile de se montrer patient, compréhensif et empathique lorsque les besoins des parents ne sont pas respectés. 

Prendre soin de soi est donc une étape clé pour faire face aux colères de son bébé, et aux émotions de son enfant. Il est important de favoriser le bien-être du parent autant que celui de l’enfant. C’est une erreur parfois commise par les jeunes parents qui débutent dans la parentalité positive : faire passer les besoins de son enfant au détriment du bien-être parental. Mais pour que cela fonctionne, il est primordial d’apprendre à s’écouter, et d’appliquer la bienveillance d’abord envers soi-même, que ce soit pour son rôle de parent, d’individu à part entière, ou au sein du couple.

Il peut être difficile d’entreprendre des loisirs pour soi, sans son enfant. Pourtant, prendre soin de soi, développer des activités nécessaires à notre épanouissement, faire des choses pour soi seulement ou pour son couple sont des instants à favoriser sans culpabilité.

Ces moments facilitent la tolérance et les parents sont plus disposés à être détendu et à l’écoute des besoins de l’enfant.

Briser les schémas éducatifs habituels

Beaucoup de parents s’intéressent à la parentalité positive lorsque le modèle éducatif « classique » devient insatisfaisant et source de conflits et frustration. Lors des pleurs, du stress et des réprimandes, ils souhaitent retrouver l’apaisement et le bien-être au quotidien, ils veulent reprendre confiance en leurs qualités de parent. 

Nous avons grandi dans un modèle d’éducation plutôt basé sur la répression, la punition, parfois les pleurs et les cris… Choisir l’éducation bienveillante peut être un parcours du combattant pour nous, parents, qui ne sommes pas habitués ! La parentalité positive s’inscrit donc dans un véritable chemin d’apprentissage afin de remettre en question nos habitudes. Il s’agit d’un engagement personnel important, car les habitudes et les réflexes peuvent parfois avoir la vie dure. L’éducation positive est un travail de chaque instant pour réussir à briser les schémas conventionnels et en accepter des nouveaux. Mais choisir un nouveau type de parentalité dont nous n’avons pas bénéficié est tout à fait possible. Avec un peu de pratique, de nouvelles habitudes vont se mettre en place naturellement dans votre quotidien.

Choisir l’éducation positive ne veut pas dire qu’il faut tout accepter de la part de son enfant. Encore une fois, la parentalité positive, si elle s’appuie sur la bienveillance, n’est pas synonyme de laxisme. Il s’agit de transmettre des règles de savoir vivre en société, ainsi que l’autodiscipline, tout en veillant à instaurer une confiance mutuelle et le respect, quelle que soit la situation.

Parentalité positive : améliorer son relationnel

L’éducation bienveillante met la relation parent-enfant au centre de ses préoccupations. Elle nous force à travailler sur notre histoire personnelle et notre relation profonde avec nos parents pour comprendre nos blessures d’enfant. La communication avec les autres, la gestion de ses propres émotions, l’harmonie du cocon familial, et l’amour se développent naturellement et dépassent les limites du lien enfant-parent ! Elle peut donc avoir des effets extraordinaires sur notre vie avec les autres mais n’est pas forcément accessible à tous d’emblée!

La méthode peut aussi être bénéfique chez les adolescents, elle n’est pas exclusivement réservée à la petite enfance, et certains conseils peuvent être propices à l’éducation d’un ado.

Les thérapeutes spécialistes de l’enfance et de la parentalité

Votre pédiatre pourra vous livrer de bons conseils sur ce sujet et vous offrir une écoute adaptée. Il pourra également vous orienter si vous ressentez le besoin de vous faire accompagner davantage. Par ailleurs, si vous avez entrepris des recherches sur la parentalité positive, vous avez peut-être repéré certains auteurs : citons par exemple par exemple Isabelle Filliozat, psychologue et auteure (Il n’y a pas de parent parfait, J’ai tout essayé ! ou Au cœur des émotions de l’enfant) ou Catherine Gueguen, pédiatre et auteure (Pour une enfance heureuse : repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau).  


Sources :

IREPS Pays de la Loire. Les outils et ouvrages sur la parentalité positive. Disponible sur http://www.irepspdl.org/_docs/Fichier/2017/5-170302110122.pdf

MPEDIA, spécialiste de l’enfant. Série d’articles traitant de l’éducation positive. Disponible sur : https://www.mpedia.fr/cat-education-positive-de-a-a-z/?gclid=CjwKCAjw5_DsBRBPEiwAIEDRW3jvd1p92BDjoVAHBYfPchBM-Wa5jNH3VcUM3cvehanhxj90JKw72RoCM-AQAvD_BwE

FILLIOZAT I, psychothérapeute et auteure. 

Biographie disponible sur internet : https://www.filliozat.net/biographie/

Introduction à la formation vidéo “parentalité positive”, disponibilité sur internet : https://www.youtube.com/watch?v=sJS-odVuK2Q

GUEGUEN C, pédiatre et auteure. Conférence TEDxChampsElyseesED “Et si on changeait de regard sur l’enfant ?”, datant du 16 nov. 2015. Disponible sur :  https://www.youtube.com/watch?v=_8Hia3KRUww