Dès la naissance, les bébés ont besoin de créer des liens avec des adultes capables de répondre à leurs besoins spécifiques. Les premiers comportements d’attachement chez le bébé ne sont pas motivés uniquement par la satisfaction des besoins primaires, mais aussi par la recherche d’un échange. Comment bébé choisit-il ses figures d’attachement ? Pourquoi ces liens relationnels précoces sont-ils importants pour la construction de sa personnalité ? Découvrez-le à travers cet article.
Qu’est-ce que l’attachement ?
Lové dans vos bras, votre bébé vous sourit et émet des gazouillis pour manifester son bien-être. Tout à coup, il se met à pleurer. A-t-il faim ? Trop chaud ? Mal au ventre ? Durant ses premiers mois de vie, le nourrisson communique ses besoins et affects par des pleurs, des cris, des mimiques et une certaine agitation. Il vous envoie des signaux que vous apprenez à décrypter. Comme tout jeune parent, vous tâtonnez un peu et cherchez à y répondre de la manière la plus adéquate possible. Vous le prenez dans vos bras et tentez de le consoler en le berçant et le rassurant d’une voix douce. Des liens affectifs profonds se tissent au gré de ces échanges quotidiens. L’attachement fait référence à ce lien émotionnel spécifique que le bébé développe avec la (ou les) personne(s) qui prend soin de lui durant ses premières années de vie.
L’attachement, un besoin inné
Les interactions précoces mère-bébé participent à la création d’un lien d’attachement de qualité, comme l’ont démontré les travaux de Bowlby et d’Harlow. Ce lien repose sur la tendresse et la sécurité affective etcontribue au développement social et émotionnel de l’enfant.N’hésitez pas à profiter des temps d’éveil de bébé pour communiquer avec lui. Les temps de change, de repas par exemple sont propices pour interagir et favoriser cet attachement.
La détermination de la figure d’attachement
Totalement dépendant de son environnement, le nouveau-né va s’attacher aux adultes qui vont se montrer disponibles, sensibles à ses besoins, l’apaiser et le protéger. Le premier lien d’attachement s’établit généralement avec la mère. Mais il peut s’établir avec une autre personne proche de l’enfant. C’est bien le besoin d’attachement qui est inné, pas l’attachement à une personne en particulier. Plus tard, l’enfant va s’attacher à d’autres figures dites secondaires : la nounou, ses grands-parents, les professionnelles de la crèche…
Attachement chez le bébé et construction de la personnalité
Les relations vécues dans la petite enfance ont un impact important tout au long de la vie. Sur la base d’un attachement sécurisant, l’enfant est capable de mieux gérer son stress. Ce besoin de proximité n’est donc absolument pas incompatible avec le développement de son autonomie, bien au contraire.
Attachement sécure : un lien essentiel
Lorsque votre bébé pleure, vous cherchez à comprendre ses besoins et vous lui proposez une réponse qui vous semble adaptée: qu’il s’agisse d’un câlin, d’un biberon ou de changer sa couche. Il se sent compris, aimé et en sécurité et peut développer l’assurance que vous serez là pour lui en cas de besoin. Accueillir les émotions de l’enfant, le consoler et accepter que son besoin de proximité soit plus important lorsqu’il a peur ou est fatigué, toutes ces attitudes contribuent à créer un attachement sécure.
Comment se manifeste un problème d’attachement chez le bébé ? La psychologue développementale Mary Ainsworth étoffe la théorie de l’attachement de Bowlby en distinguant selon la qualité des interactions parent-enfant, les différents types d’attachement, l’attachement secure et l’attachement insecure.
Être attentif aux besoins d’un jeune enfant ne revient donc pas à intervenir de manière précipitée. Répondre aux pleurs d’un bébé de moins d’un an n’augmente pas sa dépendance vis-à-vis des adultes, bien au contraire. Par contre, s’il reçoit peu ou pas de réponse à ses demandes, il peut perdre la confiance dans la capacité de réassurance de ses parents.
Bien s’attacher pour mieux se détacher
À partir de cette base sécuritaire, le bébé peut découvrir le monde en toute confiance et poursuivre ses apprentissages. Vers l’âge de 6 mois, ses capacités d’exploration se développent considérablement. En rampant, à 4 pattes puis en marchant, sa soif de découverte est intense, mais se heurte à l’angoisse de séparation et à la peur de l’étranger. Bien loin d’interférer avec les situations d’apprentissages, la qualité de l’attachement le pousse à s’ouvrir au monde. En cas de détresse ou de danger, ce jeune explorateur prudent sait que vous serez disponible pour le soutenir et le réconforter.
En grandissant, son besoin de proximité va évoluer. Ainsi, vers l’âge de 2 ans, l’enfant pourra se contenter de savoir que sa figure d’attachement est disponible, sans qu’elle ne soit à proximité. Il pourra ensuite se contenter de la savoir accessible, puis de l’évoquer mentalement. Les besoins d’attachement varient également en fonction de l’état de l’enfant. S’il est malade ou se retrouve dans un environnement inconnu, il va davantage rechercher la proximité physique. Une relation d’attachement de qualité permet également à l’enfant de mieux gérer son stress. Compris et rassuré, il se sent important aux yeux d’autrui, ce qui renforce son estime de soi. Il apprend qu’il peut faire confiance aux autres et se tourner vers eux en cas de problème.
Comment répondre aux besoins d’attachement de l’enfant ?
Stress, fatigue, épuisement, autres enfants à gérer, le contexte de vie ne permet pas toujours aux parents de répondre aux besoins du bébé comme ils le voudraient. Dans ces circonstances, il ne faut pas hésiter à passer le relais et à se faire épauler sans culpabiliser. Cet instinct d’attachement peut être comblé par l’autre parent ou par d’autres adultes dans l’environnement proche de l’enfant.
N’hésitez pas à parler à votre enfant de ses émotions et des vôtres partagées autour d’une situation compliquée du quotidien (par exemple pour des colères), en vous appuyant sur les livres. Aucun parent n’est parfait. L’essentiel est d’avoir conscience de l’importance de cette base sécuritaire pour l’enfant et de rester disponible, tout en étant capable de définir des limites. Celles-ci ne risqueront pas d’altérer le lien avec votre enfant. Sur la base de cette relation d’attachement sécure instaurée dans la petite enfance, votre enfant trouvera l’équilibre entre son besoin affectif et ses désirs d’autonomie.
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