Le processus d’alcoolisation


De 8 à 12 ans : période d’initiation, influence du milieu parental

Si les jeunes enfants de moins de dix ans se montrent hostiles à l’égard du tabac, parce qu’il représente un danger visible pour la santé de leurs parents (la fumée pique et fait tousser), il n’en va pas de même pour l’alcool. Généralement, l’enfant ne perçoit pas les dangers potentiels liés à une consommation quotidienne et excessive d’alcool.

L’influence du comportement familial est à ce stade déterminante. Selon les habitudes régionales, les tendances propres de consommation au sein de la famille, l’enfant banalisera le risque de consommation abusive de vin, de bière, voire d’alcool fort. Ce qui apparaît fondamental, c’est l’image symbolique que crée l’alcool autour de ses parents.

L’alcool symbolise l’accès au monde des adultes, au cercle familial.

Cette image est d’autant plus renforcée chez l’enfant que, très tôt, les parents jouent dans ce sens un rôle d’initiateur.

Entre dix et douze ans, l’enfant a une solide connaissance symbolique du champ des boissons alcoolisées. Selon l’éducation reçue, le degré de permissivité et la valeur alcoolique accordée à certains produits, notamment la bière (considérée comme légitime), le jeune participe non plus aux simples festivités mais peut commencer à consommer de l’alcool à la table familiale.

Le verre de vin ou la canette de bière deviennent une boisson courante, en réponse à une sensation de soif. Pendant toute cette période précédant la crise d’adolescence, l’enfant intègre toutes les valeurs sociales prêtées à l’alcool, y compris celles véhiculées par les médias : force, virilité, réussite, puissance, gloire, convivialité.



Source : Alcool : guide d’action jeunes – CFES